La visite officielle entamée lundi au Maroc par le président rwandais Paul Kagame, ouvre de nouvelles perspectives pour la coopération entre les deux pays, en enclenchant un rapprochement qui devrait se faire graduellement par la voie diplomatique, avant de s’élargir au domaine économique et stratégique.
Cette visite officielle de deux jours au Maroc de Paul Kagame s’inscrit en droite ligne de la volonté du Maroc et du Rwanda d’insuffler à leurs relations une dynamique tournée vers l’avenir. Le roi Mohammed VI et son hôte rwandais ont dû en discuter lors de leur entretien de lundi à Casablanca, la capitale économique du Maroc. Les deux pays bien qu’éloignés géographiquement, restent soucieux de forger une collaboration durable.
C’est la première visite officielle du président rwandais au Maroc. Paul Kagame s’y était toutefois rendu, à titre privé en novembre 2015, où il avait pris part à la conférence annuelle MeDays de Tanger. Organisée par le Think tank marocain Amadeus, la conférence MeDays 2015 avait décerné à Paul Kagame le prix de leader le plus inspirant du continent africain. Une attribution qui n’avait rien d’un hasard au vu du bilan économique et social impressionnant du chef d’État rwandais.
Ce rapprochement progressif permettra aux deux pays de reforcer leurs relations diplomatiques. Le Maroc a, pour sa part, pris les devants en annonçant l’ouverture d’une ambassade à Kigali. Une annonce qui traduit la détermination du Maroc d’aller vers les pays de l’Afrique de l’Est dans le sillage de sa politique africaine, qui a déjà produit des résultats considérables avec les pays d’Afrique de l’Ouest et du Centre.
Outre le côté diplomatique de cette visite, les relations commerciales et économiques entre Rabat et Kigali devraient connaître, elles aussi, une amélioration significative.
Historiquement proche des pays anglophones d’Afrique, le Rwanda a longtemps privilégié la collaboration régionale. Toutefois, la mauvaise conjoncture économique dans laquelle sont plongés nombre de ces pays à l’exemple du Nigeria ou l’Afrique du Sud, a forcé Kigali à changer de tactique, en privilégiant la collaboration avec des pays qui partagent sa vision basée sur une gouvernance économique et stratégique rigoureuse.
