Russie : La réforme de la Constitution approuvée malgré la dénonciation de fraudes

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Les Russes ont largement approuvé une réforme de leur Constitution qui renforce les prérogatives du président, et dont l’article 81 permet désormais à Vladimir Poutine de rester au pouvoir après la fin de son mandat, en 2024. 

Principale crainte des autorités, le taux de participation s’est établit à 65%, proche de l’objectif de 70% fixé selon de nombreuses sources, aux responsables régionaux. Et selon des résultats quasi-définitifs, 78% des électeurs qui se sont déplacés pour voter se sont prononcées en faveur de la réforme soumis par le président Poutine à ce référendum. 

Bien qu’il ait exclu, à plusieurs reprises ces dernières années cette hypothèse, Vladimir Poutine peut désormais rester au pouvoir après 2024. Cette remise à zéro des mandats présidentiels était noyée dans une longue liste de 46 amendements constitutionnels, touchant aux sujets les plus divers, principalement d’inspiration conservatrice, soumis à l’assentiment des électeurs. 

Il y a notamment la protection de la « vérité historique », la défense de la souveraineté nationale, la définition de la famille comme institution hétérosexuelle, la citation de Dieu dans la loi fondamentale, l’interdiction de la double nationalité pour les hauts fonctionnaires, ainsi que des mesures sociales comme l’indexation annuelle des retraites, mais également l’immunité du président sortant de la république. 

Les critiques sont nombreuses quant à l’organisation de cette consultation populaire. Entre les différents moyens déployés pour obtenir le vote du plus grand nombre, des bureaux de vote installés en pleine rue au porte-à-porte pratiqué par les commissions électorales, en passant par des irrégularités et des fraudes plus traditionnelles comme les votes multiples, les bourrages des urnes, ou encore des  bulletins pré-remplis. 

Selon l’ONG de supervision électorale Golos, les fortes disparités régionales en termes de participation sont le signe de falsifications, en plus des pressions exercées sur les fonctionnaires et les employés des grandes entreprises, la privation des partis politiques du droit de désigner leurs observateurs ainsi que les réajustements de dernière minute constatés dans la diffusion des résultats. Enfin, plusieurs enquêtes ont montré que le vote électronique, autorisé à Moscou et Nijni-Novgorod, a permis de faire voter de nombreux retraités sans leur consentement.

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