Le Parti socialiste portugais (PS) entre dans une zone de turbulences. Deux jours après la défaite aux législatives du 19 mai, son secrétaire général, Pedro Nuno Santos, a annoncé qu’il ne briguerait pas un nouveau mandat. « J’assume mes responsabilités. Je ne serai pas candidat », a-t-il déclaré sobrement le soir du scrutin.
Ce retrait ouvre une période d’incertitude. Une réunion du parti, prévue ce samedi, doit entériner le lancement du processus de succession. Pourtant, plusieurs figures pressenties, à commencer par Duarte Cordeiro, ancien ministre de l’Environnement et proche d’António Costa, se sont d’ores et déjà écartées. « Je ne serai pas candidat, mais je veux contribuer à l’unité », a-t-il déclaré.
Dans les rangs socialistes, l’heure est à la prudence. Le mot d’ordre : éviter la précipitation, privilégier une réflexion stratégique. Les noms d’Ana Catarina Mendes, José Luís Carneiro ou Marta Temido circulent, sans qu’aucune candidature ne se détache clairement.
Ce vide intervient dans un moment critique. Après huit ans au pouvoir, le PS est affaibli, fracturé, et confronté à la poussée de la droite conservatrice et de l’extrême droite. Plus qu’un chef, c’est une direction que le parti doit retrouver. Comme le résume un député : « Il ne suffit pas de changer de tête. Il faut changer d’horizon. »
