Des sources concordantes ont rapporté la mort d’au moins 14 civils, tués dans la nuit de mercredi à jeudi dans un village peul du centre du Mali. Une source sécuritaire malienne avait précédemment fait état d’un bilan de quinze morts civils. Le village attaqué est Sinda, près de Douentza, dans la région du Mopti.
Un rapport de la Division des droits de l’homme et de la protection de l’ONU a fait état de « 14 personnes tuées, 2 blessées, plusieurs cases incendiées ». Il précise que c’est aux environs de 00h30 le 16 janvier, que des hommes armés visiblement habillés en tenue de chasseurs traditionnels (dozos) et circulant à bord de motos ont fait une incursion dans le village de Sinda, majoritairement habité par les membres de la communauté peule et ont ouvert le feu sur les habitants du village avec des fusils de chasse et mis le feu aux habitations.
Selon un élu de Douentza qui a requis l’anonymat pour des raisons de sécurité, certaines des victimes ont été égorgées dans leur sommeil, d’autres après avoir été arrêtés par les présumés chasseurs traditionnels.
C’est depuis l’apparition en 2015 dans le centre du Mali du groupe du prédicateur radical Amadou Koufa, recrutant prioritairement parmi les Peuls, traditionnellement éleveurs, que les affrontements se sont multipliés entre cette ethnie et celles des bambara et des dogon, pratiquant essentiellement l’agriculture. Ces dernières ont créé des « groupes d’autodéfense » en s’appuyant sur les groupes de chasseurs traditionnels dozos.
Le point d’orgue de ces violences a été le massacre le 23 mars 2019 de quelque 160 Peuls dans le village d’Ogossagou, près de la frontière avec le Burkina Faso. L’association de chasseurs dogons Dan Nan Ambassagou, officiellement dissoute au lendemain du massacre d’Ogossagou, reste l’une des mieux organisées et est régulièrement accusée par les associations peules d’être responsable de ces attaques, ce qu’elle dément.