L’Iran saisit un pétrolier battant pavillon sud-coréen

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L’Iran a annoncé hier lundi la saisie par ses Gardiens de la révolution du Hankuk Chemi, un pétrolier battant pavillon sud-coréen, dans les eaux du Golfe pour avoir enfreint « les lois sur l’environnement marin ». 

Le navire était parti du port d’Al-Jubail en Arabie saoudite et transportait 7 200 tonnes de produits. Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères Saïd Khatibzadeh a indiqué dans un communiqué que la saisie du pétrolier est une opération purement technique attribuable à la pollution de la mer, effectuée dans le cadre de la loi. 

Le directeur adjoint de l’autorité maritime d’Hormozgan a précisé à l’agence Tasnim que le pétrolier avait causé une pollution importante dans la mer à 11 miles de l’île de la Grande Tomb et qu’il avait poursuivi son chemin malgré les mises en garde des patrouilles des Gardiens avant sa saisie. 

L’opérateur du pétrolier, DM Shipping, nie toute pollution des eaux. Le site Internet Sepahnews, des Gardiens de la révolution, l’armée idéologique du régime, a indiqué que le pétrolier est désormais ancré dans le port iranien de bandar Abbas (province d’Hormozgan) et l’affaire est dans les mains de la justice. 

Séoul a réclamé la libération du Hankuk Chemi et de ses 20 membres d’équipage, qui sont de nationalités sud-coréenne, indonésienne, vietnamiennne et birmane selon les Gardiens de la révolution, et déployé une unité navale antipiraterie dans la région stratégique du Golfe. 

La saisie du Hankuk Chemi est la première menée par la marine iranienne depuis plus d’un an contre sept en 2019. Elle survient dans un contexte de regain de tensions avec les Etats-Unis, quelques heures après l’annonce que le porte-avions USS Nimitz va rester dans le Golfe au lieu de rentrer aux Etats-Unis, en raison de menaces iraniennes visant le président sortant Donald Trump et d’autres hauts responsables américains.

Mais cette saisie survient aussi alors que, selon le ministère iranien des Affaires étrangères, le vice-ministre sud-coréen est attendu prochainement à Téhéran. Certains analystes voient dans l’interception du pétrolier sud-coréen par l’Iran une manœuvre de la République islamique pour débloquer des fonds gelés par Séoul en raison des sanctions américaines. 

Selon le gouverneur de la Banque centrale, Abdolnaser Hemmati, l’Iran a 7 milliards de dollars déposés en Corée du Sud qui ne peuvent être transférés et qui ne rapportent rien au pays, alors qu’on lui réclame des frais de tenue de compte.