Le déplacement que le président iranien, Hassan Rohani comptait effectuer en Suisse et en Autriche, pour solliciter des garanties du maintien de l’accord sur le nucléaire, a été fortement compromis par l’implication présumée d’un diplomate de l’ambassade iranienne à Vienne, dans un attentat déjoué contre des opposants iraniens à Paris.
Les autorités autrichiennes ont annoncé mardi avoir demandé à Téhéran de lever l’immunité du diplomate Assadollah Assadi, 46 ans, qui a été interpellé samedi dernier en Allemagne.
De son côté, le parquet fédéral belge spécialisé dans les affaires de terrorisme a annoncé lundi, l’interpellation de deux Belges d’origine iranienne qui prévoyaient de commettre un attentat à l’explosif contre un rassemblement d’opposants iraniens organisé en Seine-Saint-Denis, près de Paris, par les Moudjahidines du peuple iranien (MEK), un parti d’opposition interdit en Iran depuis 1981.
Il s’agit d’Amir S., 38 ans et de son épouse Nasimeh N., 33 ans qui ont été neutralisés samedi à Bruxelles, par la police fédérale belge, en possession de 500 grammes de l’explosif TATP et d’un mécanisme de détonation à bord de leur véhicule.
Selon le parquet fédéral et la sûreté de l’Etat belges, le couple iranien était en contact avec le diplomate iranien Assadollah. Au total, six suspects ont été interpellés dans plusieurs pays européens.
Cette affaire renvoie directement à une affaire proche, lorsque le Maroc avait rompu début mai dernier, ses relations diplomatiques avec l’Iran qu’il accusait d’avoir facilité une livraison d’armes au Front Polisario, via le Hezbollah libanais.
Rabat avait alors affirmé détenir les preuves irréfutables de l’implication d’un diplomate de l’ambassade d’Iran à Alger, qui aurait facilité la tâche au mouvement chiite libanais pour livrer des armes au séparatistes du Polisario.
L’attentat déjoué de Paris ne fait donc que confirmer l’implication des agents de renseignement iraniens, déguisés en diplomates qui profitent de leur immunité pour faciliter des attentats terroristes, estiment les observateurs.