Misrata demeure sous le choc après l’assassinat, dimanche dernier, de son maire, Mohamed Eshtawi, par des tireurs inconnus.
Cette ville faisait partie des cités les plus sûres de la Libye avant qu’elle ne soit déstabilisée par des divergences politiques.
Le premier citoyen de Misrata était de retour d’une visite officielle en Turquie, avant que sa voiture ne soit prise au piège par des assaillants, qui ont ouvert le feu.
Le maire a été enlevé tandis que son frère, qui était en sa compagnie, s’en est sorti vivant avec quelques blessures. Quelques heures après, sa dépouille a été retrouvée dans la rue, devant un centre hospitalier de la ville.
Mohamed Eshtawi a été fusillé, de quoi choquer les habitants, qui, pour la plupart, n’imaginaient pas que pareille scène pouvait se dérouler à Misrata. Beaucoup d’habitants ont tenu à assister aux funérailles de leur maire, qui ont eu lieu lundi en milieu de journée.
Mohamed Eshtawi qui faisait figure d’un modéré, prônait la mise en œuvre des accords de paix de Skhirat (Maroc), conclus sous la direction des Nations Unies il y a deux ans. Cet accord qui a permis la formation du gouvernement libyen d’union nationale divise la ville de Misrata depuis des mois.
Les mobiles et les auteurs de l’assassinat du maire de Misrata demeurent inconnus. D’aucuns soupçonnent le chef du conseil militaire de la ville, Ibrahim Ben Rajeb, d’être impliqué dans ce meurtre. Opposé à l’accord de Skhirat, ce responsable a souvent fait pression sur Mohamed Eshtawi pour le pousser vers la sortie.
D’autres accusent le maréchal Khalifa Haftar, qui est également contre le même traité. Enfin, l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI) n’est pas exempte de soupçons.