Depuis juin dernier, des citoyennes saoudiennes ont initié à travers les réseaux sociaux, une campagne plaidant pour la révision des dispositions légales au bénéfice des femmes et, entre autres, la suppression du tutorat masculin.
Ces féministes saoudiennes ont court-circuité l’interdiction de manifester dans les rues du royaume wahhabite en publiant leurs revendications sur les réseaux sociaux et des inscriptions ou graffitis sont visibles sur les murs de certains quartiers de la capitale, Ryad, ou de Jeddah.
Cela fait trois mois que ces femmes essayent d’arracher l’abolition du tutorat masculin. En effet, les femmes ne disposent d’aucune existence légale en Arabie saoudite. Aussi sont-elles contraintes de demander l’autorisation du « mahrâm », autrement dit le tuteur masculin, pour travailler, voyager, se marier ou accéder aux soins de santé. Ce tuteur peut être le père, le mari, le frère, l’oncle ou le fils dans le cas où la mère devient veuve.
Il est à noter que cette initiative est beaucoup plus soutenue par des hommes en comparaison aux actions similaires menées récemment par des militantes au droit de conduire. Certes, ils ne sont pas nombreux mais pas moins déterminés. Parmi ceux-ci figurent des avocats, des activistes des droits humains et des anonyme.
La majorité de ces femmes aspirent à être considérées comme majeures. En avril dernier, le vice-prince héritier saoudien, Mohammed Bin Salman, a exposé le plan « vision pour l’avenir », qui prévoit que les femmes auraient un rôle actif dans la société saoudienne dans quelques années à venir.
En tout, tant que ces dernières ne jouiront pas de leurs droits fondamentaux, elles auront du mal à accomplir leur propre vision de l’avenir. D’où l’objet leur plaidoyer pour que leur statut change dans les plus brefs délais. Dans cette optique, une pétition qui a recueilli environ 15.000 signatures, a été adressée par e-mail au roi Salman d’Arabie Saoudite.