L’ONG Amnesty International (AI) tire la sonnette d’alarme dans son rapport annuel sur les discours de haine de certains dirigeants dans le monde à l’image du président américain Donald Trump, qui diabolisent certains groupes.
Selon AI, ces discours conduisent les Etats les plus puissants à se replier sur leurs intérêts nationaux au détriment de la coopération et de la solidarité internationale.
Le nouveau rapport de l’ONG a été présenté hier mardi à Paris, pour sa première publication dans une autre ville que Londres, qui est le siège de l’ONG.
Amnesty International épingle tout particulièrement le décret anti-immigration de Donald Trump qui ferme temporairement les frontières des Etats-Unis aux réfugiés et aux ressortissants de sept pays à majorité musulmane, ainsi que l’accord qu’il qualifie d’illégal et d’irresponsable conclu entre l’Union européenne et la Turquie qui permet de renvoyer des demandeurs d’asile dans ce pays.
L’immigration, et surtout la question des réfugiés, est en effet au centre des préoccupations d’Amnesty International qui s’inquiète de voir des dirigeants s’acharner sur des groupes entiers de population, les désignant comme boucs émissaires et propageant l’idée selon laquelle certaines personnes sont moins humaines que d’autres.
L’ONG a dénombré au total 36 pays qui ont «violé le droit international en renvoyant illégalement des réfugiés dans des pays où leurs droits étaient menacés».
Mais au-delà des discours de haine, Amnesty International souligne également les dérives auxquelles a abouti notamment en Afrique, la lutte contre le terrorisme ou les groupes armés et des répressions de l’opposition et de la presse sous couvert de maintien de l’ordre.