Avec la réussite du lancement hier mardi de son satellite de son système de navigation Beidou, la Chine couvre désormais la totalité de la planète avec son dispositif de navigation concurrent du GPS.
La télévision publique CCTV a indiqué que ce trentième et ultime satellite de la troisième génération Beidou (Beidou-3) a été propulsé dans l’espace hier mardi à 09 heures 43 locales depuis le centre de lancement de Xichang, dans le sud-ouest de la Chine, par une fusée Longue-Marche 3.
Au total, le réseau de navigation chinois compte 55 satellites, dont 30 pour la troisième version de Beidou. Selon les données officielles communiquées hier mardi, sa marge d’erreur au niveau mondial est de 10 mètres en version civile, un niveau de précision supérieur à celui du GPS américain qui devrait lui permettre de gagner des parts de marché.
Cela fait plus de deux décennies que, tout comme l’Europe ou la Russie qui ont respectivement développé Galileo et Glonass, la Chine travaille sur des systèmes concurrents au GPS américain. Ce dispositif de positionnement par satellite a été développé par le département américain de la Défense à des fins militaires durant les années 1970 avant de s’ouvrir au public en 2000. Il est d’ailleurs toujours géré par l’armée de l’air américaine.
Le tout premier satellite Beidou avait été lancé en 2000. Ses services sont aujourd’hui employés en Chine dans les taxis, les bus, les voitures particulières et bien sûr les smartphones. Par ailleurs, selon les médias d’Etat chinois, plusieurs dizaines de pays, dont le Pakistan, la Thaïlande, le Laos ou encore Bruneï, utilisent officiellement le système.
Pour la Chine, l’enjeu est de réduire sa dépendance à la technologie américaine. Les applications de ces systèmes de navigation sont multiples, passant du guidage de personnes et de moyens de transport au service de positionnement pour l’industrie minière ou l’agriculture en passant par l’envoi de messages.
Mais ils peuvent également être utilisés par les armées de leurs pays respectifs, en l’occurrence Chine, Etats-Unis, Russie, pour effectuer de la localisation ou du guidage de missiles de très haute précision. L’enjeu financier est également important, le secteur de la navigation par satellite devrait peser cette année en Chine, selon un haut responsable cité par un média officiel, plus de 50 milliards d’euros.