Deux opérations cette semaine devraient confirmer le succès du marché obligataire chinois auprès des investisseurs, nationaux tout d’abord mais également étrangers depuis que les autorités leur ont facilité l’accès.
Jeudi, le géant chinois de l’immobilier Evergrande sera le premier groupe du secteur à lever des fonds sur le marché depuis 2009, avec en ligne de mire un objectif de 710 millions d’euros. Mais surtout, le groupe bancaire Mitsubishi UFJ devrait lever le même jour environ 50 millions d’euros sur le marché des obligations en devises chinoises. Il devrait de ce fait devenir la première société japonaise à émettre des dim sum bonds, des emprunts en monnaie chinoise émis depuis l’étranger. Ces opérations illustrent le très fort dynamisme du marché obligataire chinois sur lequel plus de 200 milliards de dollars ont été levés depuis le début de l’année. Les autorités du pays semblent avoir compris ce potentiel et sont déterminées à l’exploiter. Avec 5 200 milliards de dollars, le marché obligataire chinois est devenu le troisième mondial derrière les Etats-Unis et le Japon. Pour l’ouvrir aux investisseurs étrangers, également très attirés, les autorités chinoises ont entrepris d’assouplir depuis quelques mois les conditions d’accès. Les investisseurs étrangers ont désormais la possibilité de demander une licence qui leur ouvre le marché « interbancaire » où sont cotées l’ensemble des obligations chinoises alors qu’auparavant ils ne pouvaient accéder qu’à un marché « exchange », peu liquide, et qui ne permettait de souscrire qu’à un vingtième des valeurs.
Le marché obligataire chinois est très largement dominé par la dette souveraine et quasi-souveraine qui offre un rendement plutôt intéressant, environ 3.6% sur dix ans pour une note AA – accordée par Standard & Poors. Le segment des obligations d’entreprises commence également à se développer.