Le gouvernement nigérian déplore le détournement de 6.72 milliards de dollars de fonds publics

Afrique

lai-mohamedLe ministre nigérian de l’Information Lai Mohammed a annoncé lors d’une conférence de presse à Abuja, que quelque 6.72 milliards de dollars de fonds publics ont été volés par 55 personnes entre 2006 et 2013.

Des ministres, des gouverneurs d’Etats, des chefs d’entreprise, des responsables de la fonction publique et des banquiers figurent sur la liste des suspects, auteurs présumés de ces détournements.

Ces détournements s’étalent sur une période allant de la fin du second mandat (2003-2007) d’Olesegun Obasandjo, premier président élu démocratiquement après plusieurs années de dictature militaire, couvrent la présidence d’Umaru Musa Yar’Adua, de 2007 à sa brusque mort suite à une maladie en 2010 et plus de la moitié de la présidence de Goodluck Jonathan, le prédécesseur de l’actuel président Muhammadu Buhari.

Ce dernier a décidé de faire de la lutte contre la corruption une des grandes priorités de son mandat et le ministre nigérian de l’Information a averti que le gouvernement n’épargnerait aucune des personnes ayant volé des fonds publics, quelle que soit son appartenance politique, ethnique ou religieuse. La liste des personnes soupçonnées de corruption révélée hier semble confirmer ces affirmations. Sambo Dasuki, ancien conseiller national à la sécurité, et plusieurs anciens hauts responsables sont poursuivis en ce moment dans le cadre d’un scandale de détournement de fonds portant sur deux milliards de dollars.

Bien que première puissance économique d’Afrique, le Nigeria fait face de manière endémique à la corruption. Depuis son entrée en fonctions en mai 2015, le président Muhammadu Buhari a lancé une opération de répression contre ce fléau. Le gouvernement affirme qu’une partie de l’argent dérobé a été recouvré auprès des coupables ou restituée par eux. Mais le principal parti d’opposition, le PDP (Parti démocratique du peuple), a accusé Muhammadu Buhari de mener une chasse aux sorcières contre ses membres. Pour rappel, tous les anciens chefs d’Etat dont les mandats sont entachés par les affaires de corruption révélées hier ont été présidents du PDP.

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