Le camp de Bosso au Niger pris d’assaut par Boko Haram

Afrique Sécurité

bosso-bhLe ministère nigérien de la Défense a annoncé samedi dernier, une attaque des combattants du groupe islamiste nigérian Boko Haram contre le camp militaire de Bosso, une localité du sud-est du Niger proche de la frontière avec le Nigeria, ayant fait au moins 32 morts parmi les soldats nigériens.

L’attaque a été menée vendredi soir. Une centaine d’assaillants au cri d’«Allahou Akbar» (Dieu est grand) ont attaqué dans ce camp des soldats nigériens qui, surpris et visiblement mal préparés, ont été étrillés.

Les djihadistes sont parvenus à prendre le contrôle de la ville de Bosso, peuplée d’environ 50.000 habitants et, toute la nuit, l’ont mise à sac, brûlant les symboles de l’Etat nigérien et pillant les habitations avant de s’en retirer.

Un observateur a rapporté que, quatre jours avant d’être attaquée, la ville de Bosso avait été ravitaillée en armes et en vivres, ce qui suppose que les assaillants avaient été informés.

Avec l’aide du Nigeria et du Tchad, l’armée nigérienne a repris samedi au matin le contrôle de Bosso, mais les organisations humanitaires restent inquiètes. En dehors des pertes militaires rapportées par les autorités nigériennes, officiellement trente soldats nigériens et deux soldats nigérians tués et soixante-seize blessés, aucun bilan n’a été communiqué sur les pertes civiles à Bosso et dans ses alentours. C’est le plus lourd bilan infligé par Boko Haram au Niger depuis que ce pays est en guerre contre les insurgés en février 2015.

Cet assaut est une nouvelle déconvenue pour les forces armées nigériennes qui semblent incapables de ramener la stabilité dans cette région du lac Tchad où Boko Haram, soutenu par certaines communautés locales, est très présent depuis 2015. L’équipement et la formation de l’armée nigérienne sont très critiqués. Et dans leurs efforts pour stabiliser la région, les militaires nigériens sont handicapés par la topographie du lac Tchad. Les arbres épineux et broussailleux qui recouvrent le nord du lac constituent un avantage considérable pour les camouflages et les opérations de guérilla des djihadistes.

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