La justice irakienne a condamné dimanche la ressortissante française Mélina Boughedir à la réclusion à vie en raison de son appartenance à l’organisation djihadiste de l’Etat Islamique (EI). Cette peine équivaut à 20 ans de prison suivant les lois de ce pays.
«Je suis innocente», a pourtant clamé en français, l’accusée et mère de quatre enfants devant un magistrat assisté par un traducteur. «Mon mari m’a dupée et ensuite il a menacé de partir avec les enfants», a-t-elle ajouté. Mais cela n’a pas suffi à lui éviter la prison à perpétuité.
Pour sa part, la Fédération Internationale des Droits de l’Homme (FIDH) a jugé que son procès était «expéditif» et n’a pas «en aucun cas, respecté ses droits à la défense».
A ce propos, le président d’honneur de cette organisation, l’avocat Patrick Baudoin, a estimé que «l’Irak est certes un Etat souverain pouvant juger les ressortissants étrangers ayant commis des crimes sur son territoire, à condition évidemment qu’ils aient le droit à un procès équitable».
Mais, dans le cas de Mélina Boughedir, le procès a été expéditif et n’a pas reconnu ses droits à la défense, a-t-il souligné.
Pour sa part, le ministère français des Affaires étrangères se garde de toute ingérence dans cette affaire. «La France continuera de respecter la souveraineté des juridictions irakiennes et le déroulement indépendant des procédures judiciaires», a indiqué la diplomatie tricolore.