A l’approche du deuxième anniversaire du Hirak, la justice algérienne a infligé lundi de lourdes peines de prison ferme à plusieurs militants du Hirak, le mouvement de protestation populaire qui réclame depuis février 2019, un changement radical du régime aux commandes du pays.
Il s’agit de l’activiste Brahim Laalami, 29 ans, qui a été condamné par le tribunal de Bordj Bou Arreridj, non loin d’Alger, à deux ans de prison ferme, assortis d’une amende de 200.000 dinars algériens (1.375 dollars). Pour information, le parquet avait requis une peine ferme de quatre ans de réclusion assortie d’une amende de 500 000 dinars (3 438 dollars).
Ce jeune militant était en détention provisoire depuis le 9 septembre dernier. Faisant l’objet de six chefs d’accusation, il a été acquitté pour trois d’entre eux, mais condamné pour «offense au président de la République, «outrage à corps constitué» et «publication de fausses informations», a confié à la presse Me Mounir Gharbi, juriste faisant partie du collectif de défense de Brahim Laalami.
En outre, la justice algérienne a condamné à un an de réclusion, dont six mois ferme, la militante pro-Hirak et professeure à l’université d’Annaba (nord-est), Mouna Bouloudenine qui est accusée de «publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national».
Par ailleurs, le tribunal de Tiaret (centre) a condamné Ali Naib et Nasreddine Younès, deux militants du même mouvement, à six mois de réclusion, dont trois mois ferme.
A en croire le Comité national pour la libération des détenus (CNLD), ces prévenus étaient notamment accusés de «financement étranger pour des actes ayant pour but d’atteinte à la sécurité de l’Etat».
D’après des observateurs étrangers basés à Alger, les chefs d’accusation retenus contre les condamnés sont pratiquement vides, mais, disent-ils, le pouvoir veut en faire un exemple, pour intimider les militants du Hirak qui se préparent à célébrer le deuxième anniversaire de leur mouvement en organisation de nouvelles marches et manifestations contre les vieux dirigeants qui s’accrochent au pouvoir depuis l’indépendance du pays.