Le cabinet EY a publié hier lundi son étude annuelle qui révèle que, pour la deuxième année consécutive, la France est restée en 2020 le pays le plus attractif pour les investisseurs en Europe. Pourtant, le nombre d’investissements directs étrangers (IDE) y a chuté l’an dernier de 18% par rapport à 2019, alors que la baisse moyenne au niveau européen n’est que de 13%.
EY a recensé au total 5 578 projets d’investissements directs étrangers dans 44 pays européens sur l’année 2020. Le cabinet a aussi conduit des entretiens avec 200 dirigeants de groupes internationaux de tous secteurs implantés en France et en Europe, et organisé trois ateliers avec plus de 40 dirigeants d’entreprises étrangères implantées en France.
Il en est ressorti que la France a compté 985 projets, devant le Royaume-Uni et l’Allemagne qui ont respectivement enregistré 975 et 930 projets, pour des baisses de 12% et 4%. Les investisseurs interrogés par EY estiment que la France a « relativement bien défendu son attractivité » notamment « grâce aux mesures de soutien et au plan de relance ».
Le secteur ayant reçu le plus d’investissements étrangers en France en 2020, avec 146 projets reste celui des logiciels et technologies de l’information, bien qu’en diminution de 29% par rapport à 2019. Selon les entretiens menés avec les dirigeants, la numérisation des services figure d’ailleurs en tête des tendances qui vont s’accélérer durant les trois prochaines années.
La réduction plus forte en France de l’investissement étranger est attribuée au poids de trois secteurs très exposé à la crise sanitaire à savoir l’aéronautique, l’automobile et le tourisme. Mais malgré cette baisse des investissements, plus de la moitié des dirigeants étrangers installés en France déclarent vouloir y relocaliser des activités au cours des trois prochaines années, alors que la crise sanitaire a mis en lumière des fragilités d’approvisionnement. Et dans le lot, 18% affirment même qu’ils vont relocaliser tout de suite ou dans les prochains mois.