Un rapport du très sérieux groupe de réflexion américain Peterson Institute estime que la France doit supprimer l’Elysée et faire évoluer son régime présidentiel, afin de pouvoir engager des réformes.
Abandonner le régime présidentiel pour améliorer sa situation? C’est ce que suggère à la France le prestigieux think tank américain Peterson Institute, selon qui la France se porterait mieux sans Président. Dans un rapport publié le 29 octobre dernier et repéré par les Echos, le think tank estime que « des réformes économiques sont nécessaires en France », mais qu’une « refonte du système politique est également indispensable », s’appuyant sur le record d’impopularité de François Hollande pour justifier que le système présidentiel français ne fonctionne plus.
Redéfinir le rôle et la place du chef de l’Etat
Pour justifier son analyse, le Peterson Institute explique que la figure du président de la République et sa puissance dans le paysage politique français, empêchent le pays d’avancer vers de vraies réformes puisque les forces politiques passent leur temps à tenter de détruire les chances de l’adversaire de remporter l’élection suivante.
Un phénomène qui tend à être amplifié par le système du quinquennat, selon le Peterson Institute, puisque l’issue de l’élection à venir prime toujours.
Renoncer à certains pouvoirs?
Conscient que le pays peut difficilement abandonner son chef de l’Etat du jour au lendemain, le think tank propose que celui-ci renonce à son droit de nommer le chef du gouvernement et de commander les armées, et que la fonction devienne surtout cérémoniale, comme c’est le cas dans d’autres pays européens.
« Dans de grands pays hétérogènes comme les Etats-Unis, cela peut avoir du sens d’élire un puissant président de l’exécutif, qui peut incarner une figure d’unification pour la nation », écrit le think tank. Et de conclure: « Mais même si Charles de Gaulle a demandé, en 1962, ‘comment voulez-vous gouverner un pays où il existe 246 variétés de fromage?’, on peut fortement douter si l’hétérogénéité française justifie un tel système semi-présidentiel ».
Écrit par A.S.