Alors que Paris a décidé de restreindre fortement les autorisations d’exploitation des opérateurs partenaires du groupe chinois Huawei, Pékin a vivement réagi.
Le porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères, Zhao Lijian a appelé hier lundi la France à « prendre des mesures concrètes pour mettre en place un environnement ouvert, équitable et non discriminatoire pour les entreprises de tous les pays, y compris les entreprises chinoises de l’Internet mobile.
Contrairement aux Etats-Unis et au Royaume Uni, dont le Premier ministre Boris Johnson compte annoncer ce mois-ci, selon le Financial Times, des plans pour retirer progressivement les équipements Huawei du réseau 5G du pays, la France ne va pas interdire la technologie 5G, la cinquième génération de l’internet mobile, développée par l’équipementier chinois Huawei. Mais elle prévoit néanmoins des restrictions, dont sa limitation dans le temps.
Le directeur de l’Agence nationale de sécurité des systèmes informatiques (ANSSI), Guillaume Poupard a indiqué dans un entretien au journal «Les Echos» que les autorisations d’exploitation seront limitées à huit ans pour les opérateurs, qui utiliseront les antennes du groupe télécom chinois Huawei. Pour beaucoup, cette mesure est nécessaire pour garantir la souveraineté du continent, le risque n’étant pas le même avec les équipementiers européens.
Numéro Un des équipements 5G, et numéro deux mondial du téléphone portable, Huawei est dans le collimateur des Etats-Unis qui le soupçonnent d’un espionnage potentiel au profit de Pékin. Et l’administration Trump fait pression sur les pays alliés pour qu’ils renoncent aux équipements de l’opérateur chinois.
Alors que l’ANSSI doit bientôt se prononcer sur la liste des équipementiers auxquels les opérateurs télécoms pourront recourir pour utiliser la 5G en France, Orange a choisi le finlandais Nokia et le suédois Ericsson. Iliad, la maison mère de Free, a choisi un partenariat avec Nokia. Mais Bouygues Telecom et SFR, qui utilisent déjà Huawei pour la 4G, pourraient bien être contraints de changer d’équipements. Ces trois équipementiers sont les seuls capables de fournir les équipements pour les futurs réseaux 5G.