La Banque du Portugal a annoncé hier mardi avoir suspendu la vente de la banque Novo Banco, née du sauvetage l’an dernier de BES (Banco Espirito Santo), la transaction a du être repoussée à une date ultérieure aux élections législatives.
Les autorités portugaises ont pris cette décision faute d’offres suffisantes. Les trois candidats en lice, les groupes chinois Anbang et Fosun et le fonds d’investissement américain Apollo ont refusé de relever leur offre pour Novo Banco, renflouée il y a un an, à hauteur de 4.9 milliards d’euros.
A trois semaines des élections prévues le 4 octobre prochain, le gouvernement portugais et la Banque centrale du Portugais ont préféré éviter une polémique sur le coût de la vente pour le contribuable portugais s’ils consentaient à une vente au rabais de ce qui fut le joyau du groupe Espirito Santo.
Les négociations ont buté sur l’injection d’argent frais dont Novo Banco aura besoin pour satisfaire aux tests de résistance de la Banque centrale européenne prévus à l’automne, estimée à au moins un milliard d’euros. Après neuf mois de tractations, aucun candidat ne s’est montré prêt à mettre suffisamment d’argent sur la table pour pouvoir rembourser l’Etat et les banques qui avaient apporté respectivement 3,9 et un milliard d’euros, dans le cadre du plan de sauvetage de Novo Banco.
L’offre de Fosun n’excédait pas les 1.5 milliard d’euros nets, loin de la somme injectée dans la banque en août 2014.l’offre chinoise relativement basse s’explique par la crise des Bourses chinoises et la chute du yuan.
La Banque du Portugal a fait savoir qu’elle envisageait de reprendre le processus de vente une fois connus les résultats de ces tests de résistance, ce qui implique les exigences de la BCE en matière de niveaux de fonds propres pour toutes les banques importantes de l’union bancaire, un report qu’approuvent les banques portugaises. Lisbonne pourrait envisager d’autres options qu’une simple vente de la totalité du capital de Novo Banco.