Trois mois après le début des frappes, c’est la première fois que l’organisation État islamique (EI) a abattu, un avion militaire de la coalition anti-jihadiste en Syrie. Les extrémistes ont capturé le pilote, Maaz al-Kassasbeh, un sous-lieutenant de 26 ans, sorti vivant du crash de son avion, vraisemblablement un F-16.
La Jordanie a confirmé que l’un de ses appareils était « tombé » lors « d’une mission militaire menée par plusieurs avions de l’armée de l’air contre les repaires de l’organisation terroriste EI dans la région syrienne de Raqqa ». « Le pilote a été pris en otage », a précisé une source du commandement général des forces armées jordaniennes citée par l’agence jordanienne Petra. Selon le site jordanien Saraya, le père de Youssef al-Kassabeh, a indiqué que le chef de l’armée de l’air jordanienne lui avait assuré que le roi Abdallah II suivait attentivement les efforts menés pour sauver la vie de son fils. « Je demande au roi de faire revenir mon fils et j’espère que Dieu distillera de la pitié dans le coeur de Daech pour le libérer », a ajouté ce père de quatre garçons et quatre filles.
La branche de l’EI à Raqqa a publié sur des sites jihadistes des photos montrant des combattants entourant le pilote capturé. L’une d’entre elles montre le jeune homme, vêtu seulement d’une chemise blanche, porté par quatre hommes qui le sortent d’une étendue d’eau. Une autre le montre à terre, encerclé par une douzaine d’hommes armés, dont certains affichent leur satisfaction.
EI indique avoir utilisé un missile sol-air muni d’un détecteur infrarouge qui permet au missile de s’accrocher à une source de chaleur, en l’occurrence le réacteur d’un avion. Pour Rami Abdel Rahmane, le directeur de l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), l’appareil a été abattu par « un missile sol-air vraisemblablement de fabrication russe, pris aux rebelles ». Eliot Higgins, expert dans les armes utilisées durant le conflit, souligne que l’EI possède des missiles de fabrication russe et chinoise, dont le plus répandu est le Sam-7 russe qui se porte à l’épaule.
« Je demande au roi de faire revenir mon fils et j’espère que Dieu distillera de la pitié dans le coeur de Daech pour le libérer », a ajouté ce père de quatre garçons et quatre filles.
Nael Moustafa, un militant présent à Raqqa, a affirmé à l’AFP via internet que les djihadistes étaient divisés sur le sort de leur otage. « Les Tchétchènes veulent sa mort mais les Irakiens veulent le maintenir en vie. Depuis un certain temps, il existe des dissensions entre eux sur qui doit avoir le commandement », a-t-il dit. Selon ce militant, la décision sera prise par le Conseil consultatif (« Majlis ach Choura »), une instance où sont représentés toutes les nationalités.