Le ministère public portugais a annoncé hier jeudi, l’ouverture d’une procédure judiciaire contre douze personnes, dont trois commandants de la protection civile, qui seront jugés pour homicide par négligence après un feu de forêt qui avait fait 64 morts en juin 2017 au Portugal.
Dressé par le parquet de Leiria, dans le centre du pays, l’acte d’accusation vise également trois élus locaux, un employé de mairie, deux cadres supérieurs d’une compagnie d’électricité et trois fonctionnaires d’une entreprise responsable de l’entretien de la route nationale 236, où 47 des victimes ont été piégées dans leur voiture en tentant de fuir les flammes.
La société chargée d’entretenir la nationale, désormais surnommée «la route de la mort», n’avait pas débroussaillé ses bas-côtés, manquant ainsi à ses obligations.
Le commandant du régiment de pompiers volontaires de Pedrogao grande et deux gradés de haut rang de l’Autorité nationale de la protection civile sont quant à eux accusés d’avoir tardivement demandé le soutien d’avions bombardiers d’eau pour maîtriser l’incendie de forêt à ses débuts et de ne pas avoir réclamé une actualisation des prévisions météorologiques qui aurait dû les aider à anticiper l’évolution du brasier.
Ces poursuites sont sans précédent dans le pays. Domingos Xavier Viegas, le coordinateur de la commission d’enquête créée à l’initiative du Parlement a déclaré espérer qu’elles serviront d’exemple et de point de départ.
Les médias locaux soutiennent que les procureurs ont largement repris les conclusions de cette commission qui mettaient en évidence plusieurs défaillances graves dans le dispositif de lutte contre l’incendie de forêt ainsi que dans les mesures de prévention.
Cette commission technique a rapporté que le feu s’est déclaré le 17 juin dans la commune de Pedrogao Grande, à 190 kilomètres au nord de Lisbonne, suite à des décharges électriques issues du réseau de distribution d’énergie.
Cet incendie est le plus meurtrier de l’histoire du pays et a causé la mort de 64 personnes en plus des 24.000 hectares de végétation et d’arbres forestiers réduits en cendres.