L’ancien ministre et actuel directeur général de l’Ecole de maintien de la paix de Bamako, le général Moussa Sinko Coulibaly vient de démissionner avec l’idée en tête de se préparer pour entrer en lice avec les candidats potentiels aux élections présidentielles de 2018.
La démission de l’armée est une condition nécessaire pour faire de la politique au Mali. L’officier supérieur ne laisse aucune place à l’ambiguïté sur les raisons de sa démission. Dans sa lettre de démission, il explique qu’il veut trouver des solutions aux défis auxquels son pays est confronté.
Face à des journalistes dimanche à Bamako, ses proches sont allés plus loin en affirmant que «le président malien Ibrahim Boubacar Keïta a échoué et qu’il faut une alternance en 2018», allusion faite au général Coulibaly.
Si Moussa Sinko Coulibaly n’a pas encore présenté officiellement sa candidature à la présidentielle de l’année prochaine, il reste désormais peu de place au doute quant à ses ambitions.
Moussa Sinko Coulibaly compte déjà parmi ses proches conseillers un ancien ministre malien de la Justice, en plus de ses nombreux soutiens dans l’armée. Et dès cette semaine, il prévoit plusieurs entretiens, notamment avec des responsables de la société civile.
Après le maire de Sikasso dans le sud du pays, le général Coulibaly est le deuxième à avancer ses couleurs pour la succession au président Ibrahim Boubacar Keïta. La décision de Coulibaly marque une véritable rupture avec le passé, lui qui, à un moment donné ne cachait pas sa sympathie pour l’actuel chef de l’Etat malien.
Agé aujourd’hui de 45 ans, il connaît bien les rouages de l’Etat. Après avoir été diplômé de la prestigieuse école militaire française de Saint-Cyr, il avait été ministre de l’Administration territoriale. C’est lui qui a organisé en 2013 l’élection présidentielle remportée par le candidat de l’époque Ibrahim Boubacar Keïta.