Ayant soif de la liberté qu’offre l’étranger, les femmes saoudiennes sont de plus en plus nombreuses à quitter leur royaume, en abandonnant la tutelle des hommes, rapporte le journal The Economist.
Selon le journal, diverses méthodes permettent à ces femmes de s’éloigner de leur pays : il y en a qui partent étudier dans un autre pays grâce à des bourses de l’Etat et, par la suite, repoussent indéfiniment leur rapatriement tandis que d’autre optent pour des mariages arrangés avec des hommes qui, moyennant la contrepartie de 4.000 dollars, les conduisent hors d’Arabie saoudite. Certaines aussi peuvent sauter dans un bateau lors d’un voyage en famille à l’étranger.
La tutelle légale, une tradition imposée aux femmes dans le Royaume wahhabite, constitue l’un des motifs majeurs de ces exils. Selon cette règle, l’accord d’un tuteur – un homme – est préalable à l’ensemble des actes courants, dont le fait de voyager, de recevoir des documents d’identité ou de se faire soigner.
A la mort d’un tuteur, son autorité est transmise à un autre homme, indépendamment de son âge. Toute critique contre ce système peut être sévèrement punie. Pour preuve, un homme a écopé, cette année, d’une peine d’un an de prison après l’avoir décrié sur les réseaux sociaux.
Toutefois, The Economist estime que les autorités sont aujourd’hui, conscientes qu’il faut donner plus de liberté aux femmes. Plusieurs initiatives vont dans ce sens, comme des permis de circuler d’une durée de cinq ans que les tuteurs peuvent prendre pour les femmes ou des postes pour lesquels les femmes peuvent postuler sans avoir l’autorisation de leur tuteur.