Les 28 pays membres de l’Otan et l’Ukraine ont publié hier mercredi une déclaration commune publiée après une réunion à Antalya, dans le sud-ouest de la Turquie, pour rappeler à la Russie et aux séparatistes qu’ils doivent respecter la trêve dans l’est de l’Ukraine.
Cette déclaration commune des pays de l’Otan et l’Ukraine demande à Moscou de « cesser sa déstabilisation continue et délibérée de l’est de l’Ukraine » et lui intime de « retirer ses forces et équipements militaires du territoire ukrainien ». Ce faisant, l’Otan se fait plus présent après ce qui ressemble à un fléchissement des Etats-Unis face à Moscou. La veille de la déclaration de l’Otan, le secrétaire d’Etat américain John Kerry avait eu de longs entretiens, quatre heures chacune, avec le président russe Vladimir Poutine et son homologue Sergueï Lavrov. Ces échanges ont été qualifiés côté américain de « francs » et « productifs » et interprétés comme les premiers signes d’une détente entre Moscou et Washington. John Kerry et Sergueï Lavrov sont même allés jusqu’à exprimer leur volonté de travailler à nouveau ensemble sur les grands sujets internationaux comme la guerre en Syrie et les négociations pour un accord avec l’Iran sur son programme nucléaire.
Le conflit dans l’est de l’Ukraine a fait plus de 6 200 morts depuis avril 2014 et fait plonger au plus bas les relations entre Moscou et Washington. Le cessez-le-feu conclu entre les belligérants est toujours fragile et des échanges de tirs sont enregistrés chaque jour. Ces deux dernières semaines, les combats ont gagné en intensité, notamment autour de l’aéroport de Donetsk ou à Chirokiné, village stratégique proche du grand port de Marioupol, faisant parfois plusieurs morts des deux côtés.