Brésil : un rapport d’Amnesty International sur les homicides à Rio

Amérique Sécurité

homicide-rioD’après un rapport publié par Amnesty International, la police de Rio de Janeiro aurait abattu plus de 1 500 personnes en l’espace des cinq dernières années. Et ce, dans des circonstances non clairement élucidées, cette ONG internationale de défense des droits de l’Homme faisant état de bon nombre d’exécutions sommaires maquillées en actes de légitime défense. La même source a par ailleurs indiqué que ces homicides survenaient fréquemment dans les favelas.

« Tu as tué mon fils : assassinats commis par la police militaire dans la ville de Rio de Janeiro ». Tel est l’intitulé évocateur de ce rapport d’Amnesty. Plus précisément, cette ONG a dénombré 1 519 homicides à la suite d’interventions policières dans cette ville brésilienne en l’espace des cinq dernières années. Ce qui correspond à 16 % des morts violentes qui y ont eu lieu. Reconnaissant, dans ce document, qu’il n’est pas aisé de désigner précisément des responsables après des fusillades meurtrières entre éléments des forces de l’ordre et gangs de trafiquants, Amnesty a tout de même pris pour exemple le cas de la favela Acari, située dans le nord de Rio. Dans celle-ci, neuf des dix homicides attribués à la police au cours de l’année dernière comportent « de forts indices d’exécutions extrajudiciaires ».

Il faut noter que le taux d’homicide à Rio de Janeiro a atteint son niveau le plus bas en l’espace de 24 ans. Toutefois, cette ville reste très violente, au minimum trois personnes y étant abattues au quotidien. Des meurtres qui ont généralement lieu dans les favelas et les quartiers périphériques pauvres. De l’avis d’Amnesty, la logique de la « guerre contre les drogues » cautionne fréquemment, dans la pratique, « diverses violations des droits de l’Homme, comme les exécutions extrajudiciaires, les menaces contre les habitants des favelas et les défenseurs des droits de l’Homme, les violations de domiciles, vols et agressions physiques ». Et de dénoncer : « beaucoup de cas sont enregistrés comme des homicides survenus après des actes de rébellion, suivis de mort » de sorte à éviter l’ouverture d’enquêtes indépendantes et des poursuites judiciaires à l’encontre des éléments de la police.

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