L’ex-président béninois Mathieu Kérékou, plus communément appelé le caméléon, est mort mercredi à l’âge de 82 ans, a annoncé non sans tristesse l’actuel chef d’Etat béninois Thomas Boni Yayi.
Les béninois pleurent la mort de leur grand dirigeant, Mathieu Kérékou, qui a dirigé le pays pendant presque trois décennies. Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 1972, celui qu’on a surnommé par la suite le caméléon a dirigé avec succès son pays pendant près de trente ans et ce jusqu’en 2006, avec une vacance de pouvoir de cinq années entre 1991 et 1996.
L’actuel président béninois Thomas Boni Yayi a annoncé lors d’une déclaration devant la presse, une semaine de deuil national. Tous les drapeaux du pays seront mis en berne pour le décès de l’ancien chef d’Etat.
Mathieu Kérékou est notoirement connu pour avoir dirigé avec succès la transition économique de son pays au début des années 1990. En décembre 1989, confronté à une grave crise économique et à une forte contestation sociale, il renonce à son idéologie marxiste, la troquant contre une libéralisation économique progressive. Il est également reconnu par ses pairs comme étant l’un des premiers dirigeants africains à avoir organisé une conférence nationale qui rassemble, autour d’une même table, l’opposition, les différents représentants de la société civile ainsi que le parti présidentiel.
Né le 2 septembre 1933 à Kouarfa, ville du nord du Bénin, Mathieu Kérékou a été l’un des hommes politiques ayant le plus marqué le Dahomey, devenu Bénin, qu’il a dirigé comme dictateur militaro-marxiste avant d’être démocratiquement élu par son peuple. Après avoir atteint 72 ans en 2006, soit la limite d’âge constitutionnelle au Bénin, l’ancien homme fort du pays a dû finalement se résoudre à lâcher les rênes du pouvoir. Depuis son départ du monde politique, Mathieu Kérékou vivait retiré dans sa région natale de Natitingou, dans le nord-ouest du Bénin.