Les islamistes nigérians de Boko Haram ont mené, dans la nuit de jeudi à vendredi, leur première offensive en territoire tchadien qui aurait fait une dizaine de tués, et qui serait la riposte aux assauts de l’armée tchadienne sur les positions de la secte islamiste de ces derniers jours.
Les assaillants ont traversé très tôt le matin le lac Tchad à bord de quatre grandes pirogues motorisées et ont attaqué la presqu’île de Ngouboua, située sur la rive tchadienne du lac, a affirmé à la radio nationale le porte-parole de l’armée tchadienne, le colonel Azem Bermandoa Agouna.
D’après plusieurs témoins, une grande partie du village a été incendiée. Les éléments armés de Boko Haram se sont également attaqués à une base militaire située dans cette zone. Un militaire tchadien et un responsable local ont été tués et de nombreux blessés ont par ailleurs été comptabilisés par les autorités gouvernementales.
Cette attaque fait suite à celle de jeudi matin qui a eu lieu dans l’Etat de Borno, situé au nord-est du Nigeria. Au moins 21 personnes sont décédées dans cet assaut meurtrier contre le village d’Akida et de Mbuta.
Le lac Tchad était, jusqu’il y a quelque mois, un carrefour commercial stratégique pour les quatre pays qui se le partagent, en l’occurrence le Tchad, le Cameroun, le Niger et le Nigeria. Mais depuis les récentes attaques répétées de Boko Haram sur ses rives, l’insécurité paralyse les échanges économiques.
Pour pallier à ce manque à gagner pour les habitants de la région, les quatre pays ciblés par la secte islamiste, auxquels s’est également joint le Bénin, ont récemment constitué une force militaire de quelque 8 700 hommes pour combattre Boko Haram. Depuis maintenant une semaine, les militaires des différents pays de la région ont tué des centaines d’activistes islamistes durant plusieurs assauts groupés.