Le centre du Mali est devenu la zone la plus dangereuse du pays

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La Fédération internationale des droits de l’homme (FIDH) et l’Association malienne des droits de l’homme (AMDH) ont révélé dans un rapport rendu public mardi dernier, que la région du centre du Mali est devenue la zone la plus dangereuse du pays avec une concentration d’environ 40% des toutes les attaques des groupes armés durant les deux dernières années.

Selon ce rapport, ces attaques ont occasion dans cette zone, 1.200 morts et près de 30.000 déplacés et réfugiés. Le rapport s’appuie sur 120 interviews de victimes, témoins, responsables locaux et anciens djihadistes. Les deux ONG avancent plusieurs facteurs pour expliquer la détérioration de la situation sécuritaire dans la région centre du Mali.

Il y a tout d’abord les djihadistes, avec la présence accrue de la katiba du Macina, dirigé par Amadou Koufa, présenté comme l’un des lieutenants de Iyag Ag Ghali, le chef du Groupe de soutien à l’islam et aux musulmans (GSIM). L’on attribue aux djihadistes des enlèvements ou des exécutions sommaires, notamment de représentants de l’Etats, ainsi que des viols, parfois collectifs.

Mais la principale raison à la hausse de l’insécurité dans le centre du pays est l’agravement des conflits communautaires entre Peuls, Dogons, Bambaras et Bozos.

Les créations de milices communautaires comme Da Na Ambassagou, une milice dogon créée en 2016, ou encore l’Alliance pour le salut du Sahel, une milice peule créée début 2018, se sont accompagnées de massacres.

Le rapport de la FIDH et de l’AMDH affirme qu’au moins 500 personnes ont été tuées et 50 villages brûlés entre janvier et août en raison d’affrontements communautaires.

Le dernier élément coupable de l’insécurité dans le centre du Mali provient des forces armées maliennes elles-mêmes. Celles-ci, toujours selon le rapport du FIDH et de l’AMDH, se sont rendues coupables de l’exécution sommaire d’au moins 67 personnes entre février et juillet 2018, dans le cadre d’une opération antiterroriste appelée Dambe, mais surnommée « caravane de la mort », lancée en 2017. Il y aurait au moins six fosses communes.

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