Le Roi Abdallah d’Arabie saoudite est décédé la semaine dernière, laissant le trône à son frère Salman. Pour certains observateurs français, ce changement de monarque à la tête de l’Arabie saoudite n’influera aucunement sur les relations entre les deux pays qui ont connu des hauts et des bas.
Si les relations diplomatiques entre la France et l’Arabie saoudite sont officiellement bonnes, des sources de tensions aux conséquences réelles n’en sont pas moins présentes en particulier la relation privilégiée que la France entretient, au détriment de leur pays selon les responsables saoudiens, avec le Qatar, mais également la politique de Paris vis-à-vis des sunnites. La monarchie wahhabite regrette que la France n’ait pas choisi ouvertement au Liban le camp des sunnites, dont elle s’estime le protecteur, contre celui des chiites et a également beaucoup de mal à comprendre l’intervention française au Mali contre des sunnites.
Ces divergences dans les relations entre les deux pays ont des conséquences sur les contrats en cours de négociations. Ces dernières années, Riyad a beaucoup promis mais n’en a signé aucun avec l’Hexagone. A titre d’exemple, la promesse par l’Arabie saoudite d’une aide de 3 milliards de dollars au Liban qui aurait permis à l’armée du pays du Cèdre d’acheter du matériel militaire à la France, n’a pas encore été concrétisée. Le dernier gros contrat signé entre la France et l’Arabie saoudite et qui portait sur la vente de frégates, de missiles et de bâtiments de guerre remonte à 1987.
Le nouveau souverain saoudien a immédiatement affermi son pouvoir en nommant son fils Mohammed âgé de 31 ans au poste que lui-même occupait auparavant de ministre de la Défense, mais aussi de directeur de cabinet. Il a également désigné comme vice-prince héritier son neveu Mohammed ben Nayef, 55 ans, ministre de l’Intérieur depuis 2012.