Le prix du baril de pétrole Brent qui dépassaient les 63 dollars au cours de lundi, après la fermeture du plus grand port pétrolier de Libye, s’établit mardi à 58,50 dollars, soit son niveau le plus faible depuis juillet 2009.
La chute des prix de pétrole, une tendance qui perdure depuis six mois, est une réaction démesurée au déséquilibre des marchés dans un contexte de volatilité croissante, selon les analystes. La révision par l’OPEC à la baisse de la demande mondiale de pétrole pour 2015 et les prévisions négatives pour la croissance économique mondiale augmentent aussi la pression sur les prix.
Le maintien des prix du pétrole Brent sous la barre de 60 dollars pourrait engender des chutes supplémentaires avec un niveau qui s’établit à 57,70 voire 54,50 dollars.
Les stocks pétroliers et les décisions de la Réserve fédérale américaine (FED) mercredi, joueront un rôle important dans la détermination de la tendance des prix du pétrole, d’après les analystes.
L’autre baril de référence, le pétrole brut léger West Texas Intermediate, coutait lundi 55,02 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex) et est tombé mardi en dessous de 54 dollars.
Pour absorber cette production abondante, la demande mondiale multiplie les signes de ralentissement. La semaine dernière, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a encore abaissé ses prévisions de consommation pour la Chine (deuxième consommateur mondial, encore loin des États-Unis) et l’Union européenne.
C’est bien ce freinage de la consommation, symptôme direct de l’essoufflement de la croissance, qui inquiète les économistes. D’autant que la baisse du pétrole, en elle-même, peut générer un enchaînement macroéconomique négatif. Selon les calculs de Barclays, une baisse du baril de 10 % provoque un recul des prix à la consommation de 0,1%. L’effet du prix du pétrole devrait l’emporter sur celui de la hausse du dollar face à l’euro: autrement dit, le risque de déflation en Europe va s’accentuer. Un motif suffisant, estime Barclays, pour pousser la BCE à accentuer sa politique accommodante.
Jusqu’où la glissade du baril va-t-elle se poursuivre? Les pronostics sont toujours hasardeux tant le marché pétrolier peut s’avérer volatil. Goldman Sachs, augure respecté en la matière, s’attend à une poursuite de la baisse jusqu’à la mi-2015. De leur côté, les analystes de Bank of America et BNP Paribas estiment que le cours a atteint un plancher et ne devrait guère plonger davantage.