De l’avis de Moody’s, la limitation de l’immigration adoptée récemment par la Suisse a un effet négatif pour sa note de crédit et pour ses banques. L’agence de notation a signé mardi un communiqué à ce sujet.
Dans son adresse, Moody’s a estimé que « limiter l’immigration est susceptible d’affecter le potentiel de croissance du pays, sa richesse et sa solidité économique dans l’ensemble ». Elle soutient que la Confédération helvétique a pu compenser les effets du vieillissement de sa population grâce à l’arrivée des travailleurs immigrés.
Toujours selon Moody’s, les mêmes flux ont également apporté des solutions au manque de main d’œuvre qualifiée, ce qui a favorisé la croissance économique et l’emploi.
Quant aux retombées de la nouvelle politique migratoire suisse sur ses établissements financiers, Moody’s reste pessimiste. L’instauration des quotas pourrait entraîner une diminution de la demande de logement et, par voie de conséquence, aboutir à une baisse aussi rapide qu’imprévue du marché de l’immobilier résidentiel.
Comme si cela ne suffisait, l’agence de notation envisage même une pression accrue au niveau des entreprises exportatrices et ce, en raison de l’effet négatif de ce texte sur le commerce avec l’Union européenne.
Néanmoins, Moody’s semble penser que ces retombées négatives peuvent être atténuées. « Les conséquences pour la Suisse dépendent pour l’instant de la mise en application du texte et des négociations que le pays pourrait avoir à renégocier avec l’UE », a précisé l’agence. Dans le même ordre d’idées que Moody’s, l’agence de notation Fitch Ratings a estimé, la semaine dernière, que la position des électeurs suisses favoriserait plus d’incertitude pour l’économie suisse.