Le maréchal Abdel Fattah Al-Sissi, l’actuel homme fort du pouvoir en Egypte, a réussi à faire d’une pierre deux coups, lors d’un déplacement éclair cette semaine à Moscou.
Il a pu finaliser avec les dirigeants russes les termes d’un contrat d’achat par son pays d’un lot d’équipements militaires aériens pour un montant qui avoisine les 3 milliards de Dollars. La note sera réglée, selon une source russe, par l’Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis.
Il a en même temps décroché le soutien officiel de la Russie à sa candidature pour les présidentielles prévues en avril prochain en Egypte.
Dans son édition de vendredi, le quotidien économique russe «Vedomosti», rapporte que les deux pays sont sur le point de signer des contrats portant sur la livraison à l’armée égyptienne, d’avions de chasse MiG-29M/M2, d’hélicoptères Mi-35, de systèmes de défense antiaérienne de différents types et d’autres armements russes.
La transaction a été abordée lors d’un entretien mercredi à Moscou, entre le président russe, Vladimir Poutine et le ministre égyptien de la Défense, le maréchal Abdel Fattah al-Sissi.
Les entretiens d’Al-Sissi avec les dirigeants ruses, précise-t-on à Moscou, se sont focalisés sur la coopération militaire et militaro-technique entre les deux pays.
Le maréchal Al-Sissi qui était accompagné du ministre des Affaires étrangères, Nabil Fahmi, a choisi Moscou comme destination pour son premier déplacement à l’étranger, depuis la destitution en juillet dernier du président élu, Mohamed Morsi.
Al-Sissi a donc saisi l’occasion, pour obtenir le soutien officiel de la Russie à sa candidature à la présence de l’Egypte.
D’ailleurs à l’issue de leur entrevue et devant les caméras de la télévision russe, le président Poutine a déclaré à l’adresse du maréchal Al-Sissi : «Je sais que vous avez pris la décision de présenter votre candidature à la présidentielle en Egypte. (…) Je vous souhaite en mon nom et au nom du peuple russe de rencontrer le succès».
Comme rien n’est gratuit, la Russie qui est l’un des gros exportateurs mondiaux d’armements, souhaite bien raffermir sa coopération militaire avec l’Egypte, un des principaux acteurs politiques et géostratégiques dans la région du Proche-Orient.
Les dirigeants russes cherchent à mettre à leur avantage la récente décision de Washington de geler le versement d’une partie de l’aide américaine à l’Egypte à titre de sanction contre les interventions démesurées de l’armée contre les manifestations de rue des partisans du président destitué, Mohamed Morsi.