L’insécurité dans la Libye d’après Kadhafi constitue l’un des sujets de préoccupation des instances dirigeantes de l’Union européenne (UE) qui s’inquiètent pour ses intérêts économiques et géostratégiques dans ce pays, un des grands producteurs de pétrole.
Pour épauler les nouvelles autorités libyennes à rétablir l’ordre et la sécurité, le Conseil de l’Union européenne vient d’approuver la mise en place d’une mission civile avec pour objectifs de sécuriser les frontières terrestres, aériennes et maritimes de la Libye. Les membres de la mission devraient également aider les autorités libyennes à développer leurs propres capacités en matière de sécurité frontalière et de les accompagner dans la mise en place d’une stratégie durable.
La mission d’assistance de l’UE pour une gestion intégrée des frontières en Libye (EUBAM Libye) sera progressivement déployée en Libye à partir du mois de juin prochain.
Selon la haute représentante de l’UE pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, Catherine Ashton, la nouvelle mission revêt une importance particulière tant pour la Libye et toute la région, que pour la sécurité des frontières sud de l’UE.
Sa mise en place a été convenue lors de récentes discussions approfondies entre l’UE et les autorités libyennes, ayant porté sur l’évaluation des besoins et des priorités du pays en vue d’améliorer le contrôle et la sécurité des 4.348 km de frontières terrestres et des 1.770 km du littoral libyen.
Cette mission civile, qui s’inscrit dans le cadre de la politique de sécurité et de défense commune de l’UE, aura une durée initiale de deux ans et disposera d’un budget de 30,3 millions d’euros pour les douze premiers mois.
Des affrontements armés meurtriers et des attentats à l’explosif ciblant des objectifs occidentaux continuent depuis la chute du régime de Kadhafi, à secouer la Libye, alors que les autorités montrent encore des signes de faiblesse pour sécuriser la vaste étendue du territoire libyen.
L’occupation du parlement par des groupes armés à Tripoli, l’assaut de Beni Walid et les attaques attentats aux voitures piégées contre les sièges des missions diplomatique et consulaires occidentales à Tripoli et Benghazi, sont autant d’indices sur la fragilité et la vulnérabilité du dispositif sécuritaire en place dans la Libye post-Kadhafi.
Les nombreux groupes, milices et brigades armés y compris ceux qui agissent sous les ordres de l’Etat, sillonnent de long en large le pays en toute liberté. Au lieu de rassurer les citoyens, ils donnent tout bonnement l’impression que le pays est toujours en guerre.
Ajouter à cela toutes les armes, lourdes et légères prélevées des anciens stocks de l’armée de Kadhafi et qui sont à la portée de quiconque veut en acquérir. Un climat très peu rassurant aussi bien pour les autochtones que pour les étrangers cherchant à s’installer en Libye.