À un mois des élections législatives, André Ventura, leader de Chega, affirme qu’aucune alliance n’est possible sans garanties éthiques. Il critique ouvertement Luís Montenegro et exige des explications.
Lors d’un déjeuner-débat à Lisbonne organisé par le Club international du Portugal, André Ventura a durci le ton à l’approche des élections du 18 mai. Interrogé sur une possible alliance avec l’Alliance Démocratique (AD), dirigée par Luís Montenegro, le leader de Chega a été catégorique : la stabilité politique n’est envisageable que si la transparence est garantie.
« Il existe des soupçons sérieux autour d’un candidat au poste de Premier ministre », a déclaré Ventura, en référence à l’affaire Spinumviva, une entreprise aux actifs supposément liés à Montenegro.
Ventura a exigé des éclaircissements immédiats, soulignant qu’il ne s’agissait pas de vie privée, mais de potentiels enrichissements personnels incompatibles avec la fonction de chef du gouvernement.
« Je préférerai toujours un gouvernement sans majorité mais avec éthique, à une majorité construite sur le silence et l’opacité », a-t-il ajouté.
Une ligne rouge
En posant l’éthique comme condition sine qua non, Ventura entend clairement se démarquer du PSD et renforcer son image d’opposant intransigeant à la corruption. Il a même appelé Montenegro à « se retirer », estimant qu’un Premier ministre éclaboussé par des affaires risquerait de faire tomber un gouvernement quelques semaines après sa formation.
Une droite sous tension
Cette prise de position complique les perspectives d’une alliance à droite. Si l’AD ne parvient pas à une majorité absolue, elle devra compter sur Chega — un soutien désormais conditionné à une « révision morale » de son leadership. Ventura, en fixant ses règles, s’impose comme un acteur central… mais imprévisible.