Les enquêteurs de l’ONU ont dévoilé hier lundi à Genève, de nouveaux éléments sur des actes comme des meurtres, des cas de torture, des viols ou encore des persécutions de migrants commis en Libye, autant d’actes qui équivalent à des crimes contre l’humanité.
Les trois membres de la Mission internationale d’établissement des faits en Libye, qui avaient déjà conclu en octobre dernier que les violences dans les prisons et contre les migrants constituaient de possibles crimes contre l’humanité, ont élargi cette fois leurs investigations à de nouveaux centres de détention, dont certains gérés par des milices agissant sous l’égide de l’Etat libyen.
Ils ont identifié de nouveaux meurtres, cas de torture, viols ou encore persécutions de migrants par des acteurs étatiques, des milices ou des trafiquants, affirmant que les détentions arbitraires et les disparitions forcées en Libye s’accompagnent régulièrement d’abus comme de la torture.
Leur évaluation de la situation dans la ville de Tarhouna, exposée à de nombreuses violences de 2016 à 2020 et où plusieurs fosses communes avaient été identifiées, a permis de mettre à jour des preuves de crimes de guerre contre deux individus au moins tués sur ce site.
La Mission onusienne affirme dans son nouveau rapport que ces enlèvements ou violations ont été « largement répandus ». Des civils auraient été arrêtés seulement pour être suspectés d’être proches avec l’une des parties au conflit libyen et détenus sans que personne ne sache où ils se trouvent pendant de longues périodes. Certains d’entre eux n’ont pas été relâchés.
Dans un contexte de grave crise politique aggravée par le report des élections générales en raison des malentendu des clans rivaux dans le pays, les enquêteurs rapportent que plusieurs incidents pendant la campagne électorale laissent entendre que les parties violent les libertés fondamentales, notamment après l’arrestation d’un certain nombre d’individus.
Parmi ses nombreuses recommandations, la Mission demande aux autorités des investigations sur tous les cas de disparitions forcées et souhaite l’établissement d’un mécanisme national de prévention indépendant pour des visites des centres de détention dans le pays.