La Banque de France a publié hier dimanche, ses prévisions de croissance et d’inflation réévaluées à la lumière de l’actualité, et qui révèlent que l’économie française va être pénalisée par la guerre en Ukraine qui devrait ralentir, selon les prévisions de la Banque, la croissance tout en accélérant la hausse des prix.
Les chocs négatifs du conflit russo-ukrainien sur l’économie française sont de trois ordres : l’augmentation des prix de l’énergie et des matières premières, la réduction de la consommation et de l’investissement, ainsi qu’une diminution de la demande adressée à la France qui affectera le commerce extérieur.
Ainsi, d’après les prévisions de la Banque de France, l’inflation devrait rester «élevée tout au long de l’année 2022», atteignant selon deux scénarios 3,7% ou 4,4%.
La forte inflation sera alimentée par les prix de l’énergie mais aussi ceux de l’alimentation dont le rythme de hausse « devrait nettement augmenter dans les mois qui viennent». Elle s’était élevée en février, à 4,1% sur un an mais devait, selon les prévisions faites avant la guerre, revenir aux alentours de 2% avant fin 2022.
La banque centrale prévoit que l’inflation diminuera à 1,9% en 2023 puis à 1,7% en 2024 dans le scénario « conventionnel », mais qu’elle se maintiendra à un niveau élevé de 3,3% l’an prochain avant de retomber à 1,5% en 2024 dans le scénario «dégradé» basé sur des prix de l’énergie durablement très élevés.
L’institution estime que la croissance française devrait aussi être amputée en 2022 de 0,5 à 1,1 point de pourcentage par rapport à ce qui se serait produit sans le conflit.
Le Produit Intérieur Brut (PIB) français progressera de 3,4% si le prix du pétrole s’établit en moyenne sur l’année 2022 à 93 dollars, mais de seulement 2,8% si ce prix atteint 119 dollars. Les économistes de la banque centrale estiment que sans la guerre la croissance aurait été de 3,9%.
Le directeur général de la Banque de France, Olivier Garnier a précisé lors d’une conférence de presse que les deux scénarios étaient «possibles», ajoutant qu’il était incapable «de dire lequel est le plus probable» et qu’il pourrait y en avoir d’autres, comme en cas d’arrêt des fournitures du gaz et du pétrole russes.