Le représentant de l’ONU en Libye, Jan Kubis a exprimé hier jeudi au Conseil de sécurité ses craintes de ne pas voir le pays organiser les élections générales prévues pour le 24 décembre prochain, affirmant que les conditions sont loin d’être réunies au niveau politique, sécuritaire et budgétaire.
Réunies en Suisse du 28 juin au 2 juillet, 75 personnalités libyennes de tous bords, choisies par l’ONU dans le cadre d’un processus de réconciliation, ont échoué à s’accorder sur les modalités des élections législatives et présidentielles annoncées pour le 24 décembre 2021.
A côté de cela, la question des mercenaires étrangers déployés dans le pays continue à constituer l’une des principales entraves à la stabilité en Libye et à ces élections.
L’ONU estime à plus de 20.000 le nombre de mercenaires, notamment russes, syriens, tchadiens, soudanais en plus des troupes étrangères, principalement turques, déployés en Libye.
L’émissaire de l’ONU a aussi indiqué qu’un budget unifié n’avait pu être adopté cette semaine pour le pays et que les salaires pour des personnels issus de l’opposition n’avaient pas été versés.
Malgré ce sombre tableau, les membres du Conseil de sécurité continuent à croire en une issue et ont pressé dans une déclaration unanime, les parties libyennes, dont le Premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, qui était présent à la réunion du Conseil de sécurité ainsi que plusieurs autres membres de son gouvernement, à faire des progrès pour respecter l’échéance électorale de décembre.
La Libye, où un cessez-le-feu est observé depuis octobre, tente de s’extraire d’une décennie de violences depuis le renversement et la mort de Mouammar Kadhafi après une révolte populaire en 2011. Ce chaos est aggravé par de multiples ingérences étrangères dans ce pays maghrébin.