A la tête du Tchad depuis 1990, le président Idriss Déby Itno est décédé des suites de blessures reçues au combat contre des rebelles venus de Libye. A la pointe de la lutte anti-terroriste dans la région, c’est un maillon essentiel que viennent de perdre à la fois la Force G5 Sahel et la force française Barkhane.
Le communiqué annonçant la mort du président tchadien précisait que ce dernier avait « pris la tête des opérations lors du combat héroïque mené contre les hordes terroristes venues de la Libye. Gravement touché lors des accrochages, il serat décédé à N’Djamena, à 68 ans, des suites de ses blessures.
Général à 37 ans, Mahamat Idriss Déby, l’un des fils du président défunt et chef de la redoutable Garde présidentielle, a pris la tête d’un Conseil militaire de Transition (CMT) et promet des « élections libres et démocratiques » dans 18 mois.
Militaire de carrière, Idriss Déby Itno, qui avait été réélu le 11 avril avec près de 80% des voix après avoir écarté toute opposition, avait chassé Hissène Habré du pouvoir avec l’appui de Paris il y a trente ans et tenait depuis d’une main de fer son pays.
Il était parvenu à stabiliser son pouvoir, alors qu’il était entouré d’Etats faillis comme la Libye, le Soudan et la Centrafrique, et malgré les attaques au nord des mouvements rebelles basés en Libye, à l’ouest du terrorisme islamique de Boko Haram, ou même de ses propres neveux sous pavillon « Union des forces de la résistance ». Sa mort inquiète les acteurs de la lutte anti-terroriste dans la région.
Sa position géostratégique, entre Afrique de l’Ouest, de l’Est et Centrale, ainsi que son apport militaire puisqu’il fournit à la lutte antidjihadiste les soldats les plus aguerris du G5 Sahel, qui regroupe la Mauritanie, le Mali, le Burkina Faso, le Niger et le Tchad, font de ce dernier une pièce incontournable pour les Occidentaux, particulièrement la France, dans la lutte anti-terroriste au Sahel.