A l’occasion d’une visite officielle du chef du gouvernement libyen, Abdel Hamid Dbeibah à Ankara, la Libye et la Turquie ont scellé de nouveaux accords de coopération bilatérale, confirmant au passage leur controversé accord de délimitation maritime de 2019.
Pas moins de 14 ministres et plusieurs hauts responsables qui accompagnaient le chef du gouvernement libyen Abdel Hamid Dbeibah ont été reçus hier lundi par le président turc, Recep tayyip Erdogan qui a profité de l’occasion pour annoncer une série d’accords de coopération entre la Turquie et la Libye.
Tout d’abord sur le plan militaire pour « stopper les massacres » et éviter la chute de Tripoli. Sur le plan sanitaire le président Erdogan a fait don à la Libye, d’un lot de 150.000 doses de vaccins contre le Covid-19, et au plan économique, la délégation libyenne a reçu la promesse d’investissements massifs des entreprises turques en Libye qui a besoin de se reconstruire après dix années d’affrontements armés. Le président turc et le Premier ministre libyen doivent participer ce mardi à une réunion avec des chefs d’entreprises turcs.
Après des années de guerre, depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi en 2011, le juteux marché de la reconstruction de la Libye aiguise l’appétit de nombreux pays, dont la Turquie.
Le président turc a également annoncé la réouverture prochaine du consulat turc à Benghazi dans l’est du pays. Mais les deux pays ont surtout maintenu l’accord controversé sur l’exploitation des ressources maritimes, négocié en 2019 par le prédécesseur d’Abdel Hamid Dbeibah, Fayez el-Sarraj, et qui permet à Ankara de faire valoir des droits sur de vastes zones de la Méditerranée orientale riches en gaz naturel.
Cet accord suscite la colère des voisins des deux pays en Méditerranée orientale, qui ne le reconnaissent. Ankara a conclu ce pacte maritime avec le gouvernement libyen reconnu par les Nations unies et basé à Tripoli, au moment où celui-ci faisait face à une offensive d’un pouvoir dissident basé dans l’est de la Libye.