Le groupe chinois Jingye a annoncé hier mardi qu’il allait finaliser le rachat du groupe sidérurgique britannique British Steel, qui est en faillite depuis mai 2019, mais pas British Steel France et son usine d’Hayange, en Moselle, qui emploie 450 salariés et qui fabrique des rails de chemin de fer. Refusant de donner son feu vert à cette transaction, le gouvernement français dit privilégier une autre solution.
L’opération de rachat de British Steel par Jingye doit être finalisée le 9 mars prochain. Son montant n’a pas été dévoilé, mais tournerait selon la presse britannique autour de 58 à 81.2 millions d’euros. Selon le groupe chinois, la cession « va préserver 3 200 emplois à Scunthorpe, à Teeside et ailleurs ». Jingye a indiqué qu’il est toujours intéressé par le site de Hayange, en France, qui avait été racheté à des Indiens par British Steel en 2016.
Mais le ministère français de l’Economie n’a pas donné son approbation, disant souhaiter voir un repreneur Français ou Européen et, en dernier recours, « un groupe étranger qui investit depuis longtemps en France et bien connu du gouvernement », un profil qui correspond plus à un groupe comme ArcelorMittal, déjà installé dans la vallée de la Frensch.
Les autorités françaises estiment pouvoir faire la fine bouche puisque, selon elles, British Steel à Hayange est une belle entreprise, un site stratégique, fabriquant des rails pour la SNCF, avec des carnets de commande de rail de chemin de fer pleins, ce qui en fait l’un des rares sites rentables du groupe.
Selon les syndicats, si le gouvernement ne donne pas son feu vert à Jingye pour reprendre prochainement le site mosellan, une procédure de rachat de l’usine d’Hayange sera lancée devant le tribunal commercial de Strasbourg.