Le chef du parti socialiste espagnol, Pedro Sanchez a signé hier mardi un accord avec le leader du parti de gauche Podemos, Pablo Iglesias pour former un gouvernement.
Mais cette alliance a encore besoin de l’appui d’autres forces pour la formation du futur gouvernement qui pourra être investi par la Chambre des députés issue des législatives de dimanche dernier.
La signature de cet accord de principe entre les deux frères ennemis de la gauche espagnole a pris l’Espagne de court. Leur accord promet « cohésion » et « loyauté » au sein de l’exécutif, alors que les positions des deux formations sont profondément éloignées sur l’épineux dossier catalan. Selon les médias espagnols, Pablo Iglesias devrait être le numéro deux de ce gouvernement, dont la répartition des postes et le programme seront fixés dans un deuxième temps.
S’il parvient à être investi, ce gouvernement de coalition sera le premier du genre depuis le rétablissement de la démocratie après la mort du dictateur Franco en 1975, et surtout, il mettra fin à plusieurs mois de paralysie politique dans un pays en proie à une instabilité chronique depuis la fin du bipartisme en 2015.
Il y a à peine quelques mois, Pedro Sanchez et Pablo Iglesias avaient échoué à s’entendre après les législatives du mois d’avril, ce qui avait empêché Pédro Sanchez d’être reconduit au pouvoir et avait rendu inévitable un nouveau scrutin législatif, le quatrième en quatre ans.
Mais il semble que le bond de l’extrême-droite aux législatives, avec la formation ultranationaliste Vox qui est devenue la troisième force politique du pays, ait changé la donne.
Avec 155 sièges à Vox, 120 pour les socialistes et 35 pour Podemos, la nouvelle alliance devra encore batailler au sein d’une Chambre des députés encore plus fragmentée qu’en avril pour atteindre la majorité requise des 176 sièges pour la formation d’un nouveau gouvernement.
Les analystes pensent que les socialistes pourraient privilégier un rapprochement avec les libéraux de Ciudadanos qui se sont effondrés dimanche au point de ne compter désormais que 10 députés contre 57 fin avril, et d’autres partis, pour ne pas dépendre de l’appui des séparatistes catalans qui comptent 23 sièges au Parlement.
Les relations des socialistes avec ces derniers se sont tendues depuis la condamnations mi-octobre de dirigeants indépendantistes à de lourdes peines carcérales pour la tentative de sécession de 2017.