Le responsable de l’Institut National de Prévoyance Sociale en Italie (INPS), Tito Boeri a estimé que l’Italie a besoin d’immigrés pour financer ses retraites, suscitant le mécontentement du ministre de l’Intérieur, Matteo Salvini.
Pendant que le nouvel exécutif italien ferme ses frontières aux migrants, Boeri a défendu l’option d’accueillir plus d’immigrés devant la Chambre des députés.
D’après le patron de l’INPS, en diminuant les flux migratoires, l’Italie perdrait «en cinq ans, une population équivalente aujourd’hui à une ville comme Turin», ce qui correspond à «700.000 personnes de moins de 34 ans en l’espace d’une législature», dont la durée est de cinq ans dans ce pays.
Devant ce déclin démographique, il a plaidé pour conserver un flux migratoire légal, qui, seul, permettra de garantir l’équilibre des comptes du fonds de retraites, d’autant plus, que la réforme prônée par la majorité parlementaire constituée du Mouvement 5 Etoiles (M5S, antisystème) et de La Ligue (extrême droite) qui cherchent à simplifier les départs à la retraite, pourrait être onéreuse. Sa facture devrait être comprise entre 18 et 20 milliards d’euros.
Ainsi, Boeri recommande plutôt d’alléger l’ancien texte, dit Fornero, sur la base duquel l’âge de départ à la retraite avait été considérablement rabaissé, mais que l’actuel gouvernement souhaite supprimer.
Le numéro un de la sécurité sociale italienne a également affirmé que l’économie italienne a besoin d’une main d’œuvre immigrée pour effectuer certains métiers, à l’instar des aides-soignants ou des ouvriers agricoles, que les autochtones ne veulent plus exercer.
Mai Matteo Salvini a regretté dans un communiqué, que Boeri, qui avait été nommé par l’ex-Premier ministre italien de centre-gauche, «continue à faire de la politique, en ignorant l’envie de tant d’Italiens à travailler» et à faire des enfants.