Des experts des Nations unies ont remis au Conseil de sécurité un document confidentiel dans lequel ils relèvent une hausse du trafic d’êtres humains en Libye et accusent les forces libyennes d’être complices avec les groupes rebelles qui contrôlent les routes migratoires.
La complicité des forces libyennes dans ce trafic est soulignée avec force dans ce rapport de 157 pages. Les experts des Nations unies font part de leur préoccupation «sur la possible utilisation d’installations et de fonds étatiques par des groupes armés et des trafiquants pour renforcer leur contrôle des routes migratoires».
Les agences internationales estiment que le DCIM, le département crée pour combattre les migrations illégales et superviser grâce à ses 5.000 employés, près de 24 centres de détention en Libye, mais le contrôle sur ces centres de détention est défectueux.
Les groupes armés seraient plus forts que les autorités dans la gestion du flux des migrants.
Le rapport cite également plusieurs cas de migrants arrêtés par des agents libyens avant d’être remis à des trafiquants d’êtres humains en contrepartie de sommes d’argent.
Le rapport note enfin les tentatives de l’Etat islamique (EI) de se rapprocher des trafiquants de migrants dans le sud de la Libye depuis son éviction en 2016 de la ville de Syrte, à 450 kilomètres à l’est de Tripoli.
Le groupe djihadiste, composé principalement d’étrangers, aurait dépêché dans le sud du pays, plusieurs représentants avec «beaucoup d’argent liquide», pour établir des contacts avec des trafiquants d’êtres humains.
La Libye a sombré dans le chaos après la chute du régime Kadhafi en octobre 2011. Cette crise a pris une nouvelle dimension avec la révélation à la fin de l’année dernière, d’un commerce de migrants réduits à l’état d’esclaves en Libye.