L’Opep, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole, et ses dix partenaires dont la Russie, ont décidé jeudi de prolonger jusqu’à fin 2018 leur accord de réduction de la production de pétrole, dans le but de résorber complètement l’excédent d’offre sur le marché.
L’ensemble des pays partisans de cet accord vont ainsi prolonger leurs quotas de production de pétrole jusqu’à fin 2018. Vingt-quatre pays, comptant pour quelque 60% de l’offre mondiale, vont donc continuer à tailler dans leur production à hauteur de 1.8 million de barils par jour au total.
La Russie, qui s’est rapprochée de l’Arabie saoudite ces derniers mois, avec notamment d’importants accords militaires et économiques scellés en octobre dernier, a décidé de s’aligner sur la position du premier exportateur mondial de brut. Cet effort avait été convenu dans le pacte inédit passé il y a un an pour relever les cours du brut.
Ces pays se laissent toutefois la possibilité de mettre fin plus tôt à leur accord en cas de flambée des cours. Initialement exemptés d’une limitation de leur production, la Libye et le Nigeria vont se joindre à l’effort du groupe.
La prolongation des efforts de maintien à un niveau bas de la production de pétrole des pays signataires de l’accord était pourtant loin d’être acquise. Les entreprises nationales russes étaient tentées de profiter du rétablissement des cours, plus de 60 dollars pour le baril de Brent actuellement contre 26 dollars en février 2016, pour relancer leurs extractions.
Mais véritable moteur de cet accord, l’Arabie saoudite a su profiter de ses nouvelles relations avec la Russie et de sa position au sein même de l’Opep, en dépit des frictions politiques au Moyen-Orient entre Riyad et Téhéran, tandis que le Qatar est toujours soumis à un blocus de la part de ses voisins arabes, pour arracher cette prolongation. Pour Riyad, des cours du pétrole élevés sont indispensables à la poursuite des réformes entreprises dans le royaume.