La justice britannique a dénié à la Libyan Investment Authority (LIA), le droit de se pourvoir en appel contre une décision des tribunaux anglais qui avaient donné raison à la banque américaine Goldman Sachs dans son procès contre le Fonds souverain de Libye.
Le litige entre la LIA et Goldman Sachs porte sur la vente pour 1,2 milliard de dollars de produits financiers «pourris» en 2008. L’institution financière libyenne avait déboursé cet argent pour acquérir des produits structurés de la Goldman Sachs qui perdront très vite toute valeur.
En concluant cette opération, Goldman Sachs avait empoché au passage une commission de 200 millions de dollars.
Les juridictions anglaises de première instance avaient alors décidé que cette transaction n’a pas été effectuée en exerçant une «influence illégitime» sur la LIA.
Le fonds souverain libyen devra se résoudre à la perte de ces 1,2 milliards de dollars, ce qui ne devrait pas manquer d’accentuer ses difficultés financières.
Une grande partie de ses actifs, entre 80% et 85%, sont encore gelés pour cause des sanctions imposées lors de la guerre civile qui a entraîné la chute du régime libyen de Mouammar Kadhafi en 2011.
Le fonds, lancé en 2006 pour gérer la manne pétrolière du pays, a vu ses ressources se tarir suite à la chute de la production et des exportations pétrolières, perdant aujourd’hui de sa splendeur en raison en plus des querelles internes et de succession.
Mal notée en termes de transparence mais classée 20ème au rang mondial par le Sovereign Wealth Fund Institute par la taille de ses capitaux estimés à 66 milliards de dollars, la LIA a déclaré en 2016 des bénéfices de 331 millions de dollars. Sur cette somme, 219 millions sont issus de dividendes de ses investissements en actions et 112 millions provenant des intérêts de ses placements obligataires.
Le fonds libyen s’attend même à une amélioration de ses bénéfices cette année et s’engage à améliorer sa gouvernance et à se montrer plus transparent.