Des procès de masse se sont ouverts hier lundi au Nigeria, où plus de 2.000 djihadistes présumés du groupe terroriste Boko Haram doivent ainsi être jugés.
Le porte-parole du ministère de la Justice, Salihu Othman Isah, a indiqué que la procédure a été lancée par la juge Binta Nyako à 13h35 (12h35 GMT). Pour ne pas les « persécuter », les plus de 2 000 accusés sont jugés à huis-clos.
Selon le ministère de la Justice, quelque 1.670 détenus dans une base militaire à Kainji, dans l’Etat central du Niger, doivent être jugés en premier. Quatre tribunaux seront installés à cet effet sur cette base. Viendront ensuite les procès de 651 autres personnes détenues dans la caserne de Giwa, à Maiduguri, capitale de l’Etat du Borno, dans le nord-est du pays. Aucun détail n’a été donné sur les accusés dont le procès a débuté hier.
Les plus de 2 000 accusés qui sont concernés par ces procès ont tous été arrêtés et mis en détention depuis le début de l’insurrection islamiste en 2009, qui a fait 20 000 morts et 2.6 millions de déplacés dans le nord-est du pays.
Si cette insurrection a dévasté le nord-est du pays, sa répression par les services de sécurité du pays est également régulièrement critiquée.
L’armée est accusée par les organisations de défense des droits de l’homme de nombreuses arrestations arbitraires et d’exécutions sommaires malgré des enquêtes bâclées, ou carrément inexistantes.
En huit ans de conflit, selon les chiffres officiels, seules 13 personnes ont été jugées et neuf condamnées pour leurs liens avec Boko Haram, alors que des milliers de personnes arrêtées seraient détenues depuis des années sans avoir eu accès à un avocat ni ou avoir comparu devant un juge.