La présidence ukrainienne a publié cette semaine un décret interdisant l’accès à certains sites et réseaux sociaux russes, pour se prémunir, officiellement, contre les cyber-attaques dont Kiev accuse régulièrement la Russie.
L’ordonnance publiée mardi par le président ukrainien Petro Porochenko renforce également les anciennes sanctions et interdictions de 1.228 individus et 468 entreprises russes sur le territoire ukrainien. Mais c’est surtout l’interdiction d’accès à de nombreux sites internet et réseaux sociaux russes, qui retient l’attention.
Cette démarche concerne VK, qui compte 12 millions d’utilisateurs en Ukraine, sur une population de 42 millions, et Odnoklassniki, le «Facebook russe», ainsi que le moteur de recherche Yandex, très populaire à New York, la messagerie en ligne Mail.ru du milliardaire Alicher Ousmanov et le laboratoire Kaspersky spécialisé dans les logiciels antivirus.
Les raisons avancées par les autorités ukrainiennes pour justifier cette décision sont nombreuses. Bien sûr, il s’agit de s’attaquer à l’économie de la Russie, mais surtout de se protéger contre l’infiltration russe qui «menace l’espace informationnel et la cyber sécurité de l’Ukraine».
L’initiative de Kiev a suscité le mécontentement des 25 millions d’utilisateurs ukrainiens de ces services ainsi que la colère des défenseurs des droits de l’Homme et de la liberté d’expression.
Kiev espère que sa mesure pourra pousser la Russie à retirer ses troupes du territoire et à cesser l’agression dont l’Ukraine est victime. Le conflit ukrainien, dans lequel la Russie est impliquée par le soutien qu’elle accusée d’apporter aux séparatistes de l’Est, a déjà fait plus de 10 000 morts. Et cette guerre se développe de plus en plus à travers des offensives virtuelles et des cyberattaques.