Pour sa première apparition en public ce jeudi en tant que président de la CBRC, l’autorité chinoise de régulation bancaire, Guo Shuqing s’est déclaré déterminé à mettre de l’ordre dans le «chaos» réglementaire et à s’attaquer aux zones d’ombre de la finance chinoise.
Guo Shuqing n’a pas hésité à comparer le secteur de la finance chinoise au Far West. Il a reconnu que le risque systémique du secteur bancaire était sous contrôle mais qu’il était urgent d’encadrer le «shadow banking», la finance non régulée, en particulier certains produits de gestion de patrimoine aux promesses de rendement élevé, qui pèsent plus de 4.000 milliards d’euros, et qu’il souhaite intégrer dans le bilan des banques.
Il a appelé les banques à «soutenir l’économie réelle» et à «s’attaquer aux sociétés zombies», en cessant de financer des groupes publics «morts-vivants», structurellement déficitaires.
L’autre défi auquel le nouvel responsable entend s’attaquer est la bulle immobilière qui présente un risque à ne pas négliger. Près de la moitié des nouveaux crédits accordés l’an dernier en Chine avait trait à l’immobilier, principalement des prêts aux particuliers. Et la forte croissance des emprunts des ménages chinois depuis deux ans doit être surveillée, même si leur niveau d’endettement n’est « pas élevé » selon le responsable.
Agé de 60 ans et ancien dirigeant de la banque publique China Construction Bank, Guo Shuqing a été nommé à la tête de l’autorité chinoise de régulation bancaire il y a quatre jours. Il était considéré comme un réformateur passionné lors de son mandat comme principal régulateur du marché boursier, de 2011 à 2013. Il a mis en place plus de 70 nouvelles mesures en l’espace de seulement 18 mois afin d’aider à ressusciter un marché boursier stagnant.