Six jours après la publication du rapport McLaren qui a démontré l’existence d’un « système de dopage d’Etat» de 2011 à août 2015 en Russie, le Comité international olympique (CIO) a finalement décidé ce dimanche d’autoriser la Russie à participer aux Jeux olympiques 2016 prévu du 5 au 21 août prochain à Rio de Janeiro, au Brésil.
Le CIO laisse aux fédérations internationales la responsabilité de statuer au cas par cas, sur la participation des sportifs russes jugés propres, mais selon des critères très stricts.
Il précise ainsi que le Comité national olympique russe, contre lequel aucune preuve n’existe dans le rapport McLaren, ne pourra sélectionner aucun sportif contrôlé positif au cours de sa carrière. Et les candidats à la sélection devront également avoir été récemment testés par d’autres instances que celles opérant en Russie.
Bien qu’elle ne tire pas encore complètement les sportifs russes d’affaire, la décision du CIO a été saluée par les médias russes et est vue d’un bon œil par la plupart des dirigeants politiques du pays. Mais tel est loin d’être cas au-delà des frontières russes où la suspension de la Russie était vivement souhaitée. L’Inado, l’Institut international des agences antidopage, a qualifié la journée d’hier de « triste jour pour le sport ». L’AMA, l’Agence mondiale antidopage, s’est dite « déçue que le CIO ne tienne pas compte des recommandations du comité exécutif de l’AMA qui se fondaient sur les résultats du rapport McLaren et auraient assuré une réponse directe, forte et harmonisée ».
Ioulia Stepanova, coureuse russe de 800 mètres à l’origine des premières révélations et également privée des Jeux olympiques suite à un contrôle positif en 2013, a révélé un scandale de dopage unique à l’échelle du sport, impliquant des personnalités comme le ministre des Sports, Vitali Moutko, le président de la fédération russe d’athlétisme, Valentin Balakhnichev ou encore l’ancien président Grigory Rodchenkov. Trente sports, ainsi que des sportifs paralympiques sont visés. La fédération russe d’athlétisme est d’ores et déjà suspendue par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF).