Au lendemain de l’attentat commis à Tel-Aviv qui a fait quatre tués et une quinzaine de blessés, Israël prévoit déjà des mesures punitives, dont la suspension des permis d’entrée à Jérusalem pour les Palestiniens résidant en Cisjordanie, une mesure particulièrement sensible pour les Palestiniens en ce mois sacré de ramadan.
Dès mercredi soir, Avigdor Lieberman, le tout nouveau ministre israélien de la Défense et leader du parti d’extrême droite «Israël notre maison», avait décrété le bouclage hermétique de la municipalité de Yatta, au sud d’Hébron d’où sont originaires les deux Palestiniens auteurs de l’attaque et d’où ont été organisés de nombreux autres attentats durant la deuxième Intifada, entre 2000 et 2004.
Les repérages ont été faits en vue de la démolition des maisons où vivaient les deux hommes. Avant même la réunion du cabinet restreint hier jeudi, le ministre de la Défense avait également autorisé le déploiement de deux bataillons supplémentaires en Cisjordanie ainsi que l’annulation de l’autorisation de 83.000 Palestiniens à visiter leurs proches résidant en Israël à l’occasion du Ramadan. Cette mesure prive des dizaines de milliers de fidèles musulmans de la grande prière du vendredi sur l’Esplanade des mosquées d’Al Qods occupé.
Le cabinet israélien de la sécurité a décidé de renforcer les mesures «antiterroristes» en demandant notamment au procureur général d’accélérer les procédures autorisant le dynamitage du domicile familial des personnes impliquées dans des attentats. Selon le ministre de la Sécurité intérieure Gilad Erdan, l’Etat hébreu envisagerait de ne plus restituer à leur famille les corps des Palestiniens tués après un attentat ou dans le cadre de l’ « Intifada des couteaux ».
Les élus arabes israéliens, et même l’Autorité palestinienne, ont condamné la tuerie de mercredi. Mais ils n’ont pas manqué de souligner que les mesures prises par les autorités israéliennes risquent d’attiser davantage la hargne des Palestiniens contre l’occupation et pourraient provoquer de nouveaux incidents.